Crémation : une pratique funéraire en hausse (2)

Rite funéraire pratiqué par les Vikings ou les Celtes il y a des millénaires, la crémation connait un regain d’intérêt mondial depuis les années 80. Si l’évolution de la religion envers l’incinération en explique en partie la hausse, des raisons économiques et culturelles viennent compléter l’explication. Par ailleurs, une alternative à la crémation par le feu se développe dans certaines régions du globe : l’aquamation.

Une raison économique

La crémation est moins chère que l’inhumation

Hormis l’évolution de la religion envers la crémation comme nous l’avons vu dans la partie 1, une autre  raison explique la hausse de la crémation dans le monde entier : elle est économique. En effet, la crémation représente une dépense moins onéreuse que l’inhumation en terre ou en caveau. De plus, il n’est pas nécessaire de posséder un caveau familial ou d’en faire faire un, de payer une concession….


Même si, lors d’une crémation, le défunt doit être placé dans un cercueil, dont la matière est adaptée à une combustion rapide, les obsèques présentent un coût inférieur à une inhumation. En moyenne le montant d’une crémation est inférieur de 30%. De nombreuses personnes ont ainsi tendance à privilégier la crémation à l’inhumation.

Moins de places dans les cimetières

Par ailleurs, en plus de l’économie significative réalisée avec une crémation lors des obsèques, un autre problème commence sérieusement à se poser : la question de la place dans les cimetières. Le célèbre cimetière du Père Lachaise à Paris par exemple, tend à se rapprocher de la saturation. Les cimetières n’étant pas en effet extensibles, notamment dans les régions fortement urbanisées, les responsables communaux prennent la question très au sérieux.

L’urne funéraire occupe peu ou pas d’espace

Une urne funéraire (appelée également urne cinéraire) prend en effet  bien moins de place qu’un cercueil. Il s’avère également plus aisé d’étendre un columbarium ou de créer un jardin du souvenir pour disperser les cendres du défunt que de construire un nouveau cimetière. Selon certaines conditions et réglementations, les cendres peuvent aussi être dispersées dans la nature.

 

Une raison culturelle

La dernière raison qui explique la montée de la crémation dans le monde est : le changement culturel et les mentalités ont changé la donne. Le mode de vie de nos sociétés actuelles est aujourd’hui plus porté sur la mobilité (recherche de travail, transports plus rapides…). Par conséquent, les familles ont alors moins la possibilité de se réunir dans une même région et les familles recomposées entrainent des disparités géographiques.  Il devient ainsi difficile de se recueillir et d’entretenir les tombes dans les villages des ancêtres.

Inscrire la crémation dans ses dernières volontés

Si le débat peut animer la famille dans le choix entre inhumation et crémation, le contrat obsèques (aussi appelé convention obsèques ou assurance décès) règlera l’éventuel contentieux qu’il pourrait exister entre les proches du défunt. En effet, en stipulant dans le contrat prévoyance obsèques, sa  volonté de recourir à la crémation (ou incinération), le souscripteur aura les garanties que ses dernières volontés seront exaucées.

Le saviez-vous

Capture aquamation video you Eric Lesieur quebec DR

Traditionnellement opérée par le feu, la crémation connait dans certaines parties du globe une alternative : L’aquamation. Cette pratique nouvelle consiste à « dissoudre » le corps du défunt non pas par le feu mais par l’eau. Le corps du défunt est ainsi plongé dans l’eau chaude (93°degrés) composée d’agents chimiques alcalins (carbonates et d’hydroxydes) afin de dissoudre et décomposer les tissus de la dépouille. Le procédé funéraire, actuellement pratiqué en Australie, en Angleterre, au Canada et aux États-Unis (dans certains États), s’avère être plus écologique car elle utilise 10 fois moins d’énergie que la crémation. Cette pratique fait, en outre, de plus en plus d’émules car elle est plus « douce » que la crémation. Savoir que nos cendres partiront dans l’eau, source de vie, à notre mort semble plus facile à appréhender. Cependant, quoique plébicistée chez nos amis du Québec, l’aquamation ne peut être pratiquée en France : Selon la loi, la mise en cercueil demeure obligatoire et seules, la crémation et l’inhumation, sont les pratiques autorisées.


Crédits Visuel :

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