Crémation, les alternatives : Aquamation, Promession et Résomation

Pratique funéraire en progression, la crémation connaît aujourd’hui trois alternatives à l’incinération par le feu. Encore peu connues et non autorisées en France pour l’instant, l’aquamation, la promession et la résomation seront peut-être les pratiques funéraires de demain. Elles se présentent également comme des alternatives écologiques et/ou scientifiques à la crémation.

L’aquamation : une alternative douce et écologique

À la pratique funéraire en hausse qu’est la crémation en France ou dans le monde, s’oppose désormais l’aquamation. Cette nouvelle méthode funéraire propose d’utiliser l’eau comme élément au lieu du feu pour incinérer le défunt. Symbole d’un retour aux sources, cette solution, plus facile à appréhender, prône une douce disparition dans l’élément aquatique en respectant au maximum l’empreinte énergétique. Contrairement à la crémation qui émet des particules dans l’atmosphère même si les filtres sont plus performants, l’aquamation n’effectue aucun rejet et consomme moins d’énergie.

Lors de l’aquamation, le corps du défunt est plongé dans une eau chauffée à 93° Celsius. Les agents chimiques alcalins (carbonates et d’hydroxydes) qui l’accompagne se chargent alors de dissoudre les tissus de la dépouille. Après 4 heures environ d’immersion, ne subsistent alors que les os qui sont ensuite réduits en poudre et disposés dans une urne remise à la famille. L’eau récupérée à l’issue de l’aquamation peut même être utilisée en tant qu’engrais ou afin de fertiliser les cultures.

La promession, procédé funéraire écolo et scientifique

Autre alternative funéraire, la promession a été développée par le docteur Susanne Wiigh-Mäsak en 1999 en Suède. Il consiste à congeler le corps dans un premier temps pendant dix jours à -18° C. Ensuite, le corps du défunt est immergé dans de l’azote liquide à -196°C. Résultat : les parties du corps se fragmentent et les os deviennent fiables. Placé sur une table vibrante, le squelette se réduit enfin progressivement en poudre inodore.

Cette pratique funéraire n’émet aucune particule de CO2, ni vapeur, ni fumée. La poudre issue du corps de la personne décédée devient biodégradable. Placée dans une urne également biodégradable (en fécule de maïs ou de pommes de terre), elle se transforme en compost au bout de 10 à 12 mois. Un arbre peut alors y pousser. Cela symbolise un retour à la terre très écologique.

La résomation, une alternative discrète

La résomation, ou bio-incinération consiste à effectuer une dégradation progressivement de la dépouille du défunt. Le corps est placé dans une solution d’hydrolyse alcaline (eau et hydroxyde de potassium) porté à 150-180° C. Les tissus sont dissous et se décomposent dans le liquide. Les os sont ensuite convertis en poudre.

Cette pratique funéraire, peu connue, a été mise en place en 2007 par une entreprise écossaise aux USA. Le procédé vise à réduire la consommation d’énergie et ne pas émettre de résidus nocifs pour l’environnement.

Toutes ces pratiques funéraires ne sont pour l’instant pas ni pratiquées en France car la législation ne le permet pas. Cependant les préoccupations environnementales croissantes des citoyens pourraient ouvrir la réflexion sur la possibilité de leur application dans l’hexagone.

Le saviez-vous

La cryogénisation

cryogenisation

Souvent assimilée à de la science-fiction, la cryogénisation existe partout véritablement et se revendique également comme une alternative à la mort. En effet, 300 personnes dans le monde auraient été cryogénisées, c’est-à-dire soumises au moment du décès à une température de -190°C. Leurs corps ont alors été maintenus dans une cuve jusqu’à ce que la science trouve les moyens de ressusciter le défunt.

2200 individus ont signé un contrat pour être cryogénisé. Pour cela, il est nécessaire de souscrire à une assurance-vie afin de financer l’opération (levée du corps, prise en charge vie future) et signer un contrat avec une société de cryogénisation. Le procédé est actuellement interdit en France. Les deux seuls modes de sépulture acceptés par notre législation restent l'inhumation ou la crémation. L’Allemagne et le Royaume-Uni permettent la congélation et ensuite une société américaine permettra d’être « stocké » jusqu’à que…. seul l’avenir nous le dira.


Crédits Photo :

Illustration de cryogénisationcryonics.org