Religion, laïcité et obsèques : mode d’emploi

Religion, laïcité et obsèques : mode d’emploi

Respecter ou non les rites d’une religion ou tout simplement adhérer à une croyance est un choix personnel qui doit être fait en toute liberté. Par exemple, il n’y a aucune obligation à passer par un lieu de culte lors d’une cérémonie pour des obsèques.

Cependant, comme vous le constaterez, la mort est très codifiée et ritualisée pour permettre aux vivants de faire leur deuil : il a été établi qu’une cérémonie emprunte de rites facilite la gestion du deuil.

Cela ne veut pas dire que vous devez à tout prix reconnaître une religion pour pouvoir mettre du rite dans votre cérémonie : il existe des rites dits laïcs que vous pourrez découvrir dans l’article consacré aux cérémonies civiles.

Commençons tout d’abord par un bref de ce qu’est un rite et pourquoi ces rites sont-ils si importants dans notre culture funéraire.

Le mot « rite » vient du latin « ritus, us » qui signifie rite, cérémonie, usage ou bien coutume. Voici la définition donnée par le dictionnaire Hachette 2009 :

« 1. Ensemble des cérémonies en usage dans une religion. Rites protestants.
2. Ensemble des règles qui régissent la pratique d’un culte particulier. Rites des Églises chrétiennes d’Orient unies à Rome.
3. Détail des prescriptions en vigueur pour le déroulement d’un acte cultuel; l’acte cultuel lui-même. Le rite du baptême.
4. Pratique à caractère sacré, symbolique ou magique.
5. SOCIOL. Pratique sociale habituelle, coutume. Le rite du sapin de Noël.
6. Usage auquel la force de l’habitude a fait prendre la valeur d’un rite. Après le dîner, il fume un cigare, c’est un rite. »

Dans de nombreuses philosophies, ce qui marque le passage ou la différence entre l’Homme et l’animal ce sont justement les rites associés à la mort : depuis que l’Homme vit au sein d’une civilisation il a ritualisé la mort.

Comme nous l’avons rappelé plus tôt, le choix religieux est un choix très personnel. Il en va de même pour le respect des rites induits par une religion ou une autre. Dans les articles qui vont suivre les rites décrits sont ceux recommandés par les religions pour les fidèles qui se conformeraient strictement aux règles. Dans la pratique, il y a donc souvent un décalage entre la théorie et l’application. Libre à vous de n’emprunter que certains rites par exemple…

 

Célébration de tous les saints, la fête de la Toussaint a lieu chaque année le 1er novembre. Cette date précède le jour de la véritable commémoration des défunts, du jour des morts auquel est associé dans la religion catholique et dans la mémoire collective, la Toussaint. C’est en effet, le 2 novembre qu’est célébrée la fête des morts. Cependant, le 1er novembre étant un jour férié en France, c’est bien ce jour-là que sont commémorés les morts avec les fameux chrysanthèmes qui, pourtant, n’avaient pas vocation à devenir « les fleurs des veuves » associées à la Toussaint.

Appelé fête Vu Lan, la fête des âmes errantes se déroule au Vietnam mais aussi en Chine, au Japon et en Inde, chaque année lors du 15ème jour du 7ème mois du calendrier lunaire. Son but est rendre hommage aux ancêtres et d’apaiser les âmes errantes (cô hôn en vietnamien), les morts solitaires ou oubliés, sans domicile fixe avec des offrandes et d’ainsi protéger la quiétude des vivants. Il s’agit de la deuxième fête la plus importante après la plus célèbre, la fête du Tet, qui célèbre le nouvel an lunaire.

L’hindouisme est l’une des grandes et des plus anciennes religions au monde. Peu répandue en France, elle est néanmoins pratiquée sur l’île de la Réunion ainsi que par la communauté tamoule qui a émigrée en Métropole. L’hindouisme, dont est issu le bouddhisme, est la religion majoritaire de l’Inde et la troisième religion la plus pratiquée au monde, après le christianisme et l’Islam, avec un milliard de fidèles environ. Les rites funéraires peuvent différer d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre et en fonction de l’appartenance sociale du défunt.

Le bouddhisme n’est pas clairement défini comme une religion. Pour certains, c’en est une; pour d’autres, une philosophie; pour les croyants, c’est le chemin pour atteindre la Vérité.

Les mœurs de nos sociétés modernes ont considérablement évolué depuis ces dernières décennies. La mort devient la grande absente du paysage social.

Depuis toujours la religion catholique est la plus représentée en France : plus de la moitié des français se disent de confession catholique. Nos rites funéraires sont donc fortement marqués par cette prégnance malgré la laïcité de l’État depuis plus de deux siècles.

La communauté juive représente environ 700 000 personnes en France, vivant principalement en agglomération. Au sein de cette même communauté, il existe deux principaux courants religieux : les Ashkénazes, originaires de l’Allemagne et de l’Europe de l’Est ; et les Sépharades, originaires d’Espagne et du pourtour méditerranéen.

La religion orthodoxe n’est que très peu représentée en France, c’est en raison d’une forte immigration venue de l’Est que nous rencontrons plusieurs communautés orthodoxes : entre 150 000 et 200 000 personnes seraient orthodoxes en France à l’heure actuelle.

La religion musulmane est actuellement la deuxième religion de France avec près de cinq millions de fidèles.

Les protestants sont actuellement près de 900 000 en France, répartis en deux églises : l’Église Réformée de France (les calvinistes) et l’Église Évangéliste (les luthériens). Il s’agit d’une communauté en décroissance depuis un demi-siècle mais toujours présente en France.