Rédaction d'un texte d'adieu

Rédaction d'un texte d'adieu

Vous venez d’être touché par le décès d’un proche et vous souhaitez rédiger vous-même votre texte d’adieu.

Vous trouverez dans cet article sept clefs pour concevoir au mieux votre discours suivies d’exemple de textes d’hommage libres de droits.

Tout d’abord, présentez-vous rapidement

Dites qui vous êtes, pourquoi vous avez voulu rédiger vous-même ce discours, quels sont vos liens de parenté et/ou d’amitié avec le défunt. Ceci va permettre de personnaliser le discours et de vous situer pour le reste de l’audience.

En effet ne perdez pas de vue que votre discours est fait pour être entendu par une assemblée, elle aussi plongée dans le deuil et la douleur de la perte d’un proche.

Pensez donc à être concis, sobre, simple dans votre phrasé.

Et à l’oral, laissez du temps entre chaque phrase, cela renforcera la portée de votre hommage et permettra à toute l’assemblée de vous comprendre.

Pensez également à remercier l’assistance à laquelle vous vous adressez

Ayez une petite pensée pour les très proches et remerciez ceux qui ont fait un long déplacement pour vous épauler dans cette épreuve. Cela rendra le discours moins informel et quand l’assemblée peut se retrouver dans un texte, elle y est toujours plus attentive…

Faites un portrait le plus humain possible du défunt

C’est-à-dire essayez d’être le plus exhaustif possible, ne soyez pas qu’élogieux par exemple. Se souvenir du défunt de façon objective – et non pas ne garder que les bons souvenirs – aide à faire le deuil.

Intégrez à votre discours des anecdotes

Choississez des anecdotes qui résument au mieux la personnalité du défunt. Cela permettra d’apaiser le ton de l’hommage et, a priori, une grande partie de l’assemblée pourra s’identifier aisément à votre récit.

Proposez de passer la musique préférée du défunt

Que ce soit avant, après ou pendant votre hommage. Vous pouvez également lire un passage de poème ou d’un livre que la personne décédée affectionnait particulièrement. Personnalisez au maximum votre texte, cela sera plus facile à rédiger et à lire, vous serez plus à l’aise face à votre auditoire également.

Terminez votre hommage par une citation

Qu'elle soit personnelle ou empruntée, il est souvent plus facile de conclure sur les mots d’un autre…

Vous trouverez ci-après des exemples de textes d’auteurs libres de droits ainsi que des exemples de citations de fin de discours.

 

Ne reste pas à pleurer devant ma tombe,
Je n’y suis pas, je n’y dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent
Je suis le scintillement du diamant sur la neige.
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr
Je suis la douce pluie d’automne.
Quand tu t’éveilles dans le calme du matin,
Je suis le prompt essor
Qui lance vers le ciel où ils tournoient,
les oiseaux silencieux.
Je suis la douce étoile qui brille la nuit.
Ne reste pas à te lamenter devant ma tombe.
Je n’y suis pas, je ne suis pas mort.

Anonyme

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Extrait des Fleurs du Mal , Charles BAUDELAIRE

C’est son sourire qui m’était le plus doux,
Et son rire m’enchantait à tous les coups,
Aujourd’hui, ils ne sont que souvenirs,
Les grands disent que c’est normal de souffrir…
Toujours troublée par son regard d’azur,
J’aurai voulu savoir que rien ne dure,
Pourquoi ? Comment ? Questions sans lendemain,
J’attends là, mais ça ne sert plus à rien.
Je voudrais redevenir une enfant,
Pour être ensemble dans les bras de Maman,
Tous les jours, ma soeur, tu me manques tellement.
Ensemble la vie était tellement belle,
Ici, sans toi, tout parait irréel,
J’ai mal, je pleure, j’ai perdu ma jumelle.

Stéphanie MILLOT

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Extrait des Contemplations, Victor HUGO

L’amour ne disparaît jamais
L’amour ne disparaît jamais, la mort n’est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi.
Prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l’a toujours été, sans emphase
d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
simplement parce que je suis hors de ta vie...
Je t’attends, je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.

Extrait de The King of terrors, sermon sur la mort
Chanoine Henri SCOTT-HOLLANDE

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais, battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque1 t’a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.

Extrait du Second Livre des amours de Marie
Pierre De RONSARD