Pourquoi les défunts se réveillent-ils à la morgue ?

Si l’idée semble sortie tout droit des plus anciennes œuvres de science-fiction, des scènes presque similaires ont été aperçues tout au long de ces derniers siècles. Et elles ne sont pas que légendes puisque même encore aujourd’hui des personnes déclarées décédées arrivent à surprendre professionnels et proches en se réveillant soit à la morgue ou bien encore durant leur cérémonie funéraire.

 La fonction du croque-mort n’aura jamais été mieux définie que dans ces cas-là. Ce nom proviendrait du fait que ce professionnel du funéraire mordait l’orteil du défunt pour vérifier s’il était bien décédé. Mais même avec toutes les avancées technologiques d’aujourd’hui, certains défunts passent à travers les mailles du filet de cette technologie médicale pour rendre un dernier souffle à la surprise de tous.


De nombreux cas de réveils mortuaires recensés

L’appellation de « mort-vivant » prendrait-elle donc tout son sens avec cet ensemble de personnes qui se réveillent à la morgue ou lors de la cérémonie funéraire ? Si elle semble péjorative avec l’image que ces personnes décédées puis éveillées portent aujourd’hui dans nos œuvres culturelles, il n’en demeure pas moins qu’elle existe. Cependant, le profil de ces mort-vivants culturels est bien loin de celui des personnes éveillées dans la vraie vie.

Partout dans le monde

Au mois de juillet 2013, un bébé Brésilien avait été déclaré mort à l’hôpital. Juste avant qu’il ne soit transporté à la morgue, le jeune défunt s’est brusquement réveillé à la surprise de tout le personnel médical. Encore en 2013, un trentenaire originaire du Zimbabwe est décédé. Mais à la surprise de tous les invités, le corps du défunt a soudainement repris vie durant ses obsèques.  Une Russe quadragénaire a également connu le même sort en 2011. En Afrique du Sud, on a relaté un fait très impressionnant : un homme a brusquement poussé des cris alors qu’il était dans son lit dans une chambre froide. Le personnel de la morgue, effrayé, a pris la fuite.


Encore plus récemment, un septuagénaire Américain s’est réveillé dans sa housse mortuaire au moment-même d’être embaumé au mois de mars 2014. Quelques mois plus tard, c’est une fillette âgée de trois ans et originaire des Philippines qui s’est réveillée durant ses propres funérailles. Une Polonaise nonagénaire a connu le même sort à la fin de l’année 2014.

En France

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces faits ne se déroulent pas qu’à l’étranger. Le territoire de l’Hexagone est également témoin de ces histoires surprenantes. Ainsi, en 2012, une octogénaire s’était réveillée dans les locaux des pompes funèbres après que son décès ait été constaté par un médecin. Au mois d’août 2014, un bébé avait été déclaré mort des suites d’une noyade. Le très jeune défunt avait repris son souffle quelques heures.

Une courte renaissance

Malheureusement, toutes ces personnes déclarées décédées et réveillées quelques heures plus tard ont toutes connues le même sort : elles ont véritablement rendu leur dernier souffle quelques moments après ce subit éveil. On est alors en droit de se demander à quoi est dû ce réveil surprenant et comment peut-il être évité car, il faut avouer, que c’est une situation gênante pour la famille et faussement optimiste et euphorique.


Pourquoi ces personnes se réveillent-elles à la morgue ou durant leurs obsèques ?

Il existe deux raisons majeures suite auxquelles une personne pourtant déclarée morte peut reprendre vie quelques instants après. La première d’entre elles est l’intoxication médicamenteuse. Cette dernière plonge la personne dans profond coma. La seconde est celle de la noyade en eau froide. Dans ces deux cas majeurs, l’activité cérébrale devient très basse, le travail des cellules est très faible et la respiration peut paraître quasi inexistante. Le pouls, lui, est tellement faible qu’il en devient difficilement détectable.

Une activité métabolique extrêmement faible

Cette situation d’hypo-métabolisme est la principale raison d’un réveil subit d’une personne déclarée décédée. Car si les cellules sont entrées dans un « mode » de consommation d’énergie très basse, la personne entre alors dans une sorte d’hibernation.
Mais un individu dans cette situation-là ne le reste pas indéfiniment. Le sang commence à circuler à nouveau et le travail métabolique s’accélère. C’est alors qu’on peut être témoin d’une scène de « mort-vivant ».

Un corps trop endommagé pour renaître totalement

Malheureusement, de façon générale, ces individus qui se réveillent subitement après avoir été déclarées mortes ne survivent pas à cet éveil. Tout simplement parce que cette baisse d’activité métabolique a endommagé de nombreux tissus. Et plus l’activité est faible, plus les tissus s’abiment. Et ce sont ces tissus endommagés qui sont bien trop nombreux, ces dégâts systémiques bien trop lourds – notamment au niveau cérébral - qui ne permettent pas au corps de reprendre vie plus longtemps.


Comment éviter ces erreurs de diagnostics ?

La question que l’on se pose alors est celle du « Et si jamais il y avait eu déjà plusieurs personnes déclarées mortes et qui se sont éveillées alors qu’elles étaient déjà enterrées ? Elles n’ont jamais pu être entendues ni même eu la chance de pouvoir sortir. ». C’est une idée qu’il faut bannir parce que, dans un premier temps, elle ne fait pas avancer dans la psychologie du deuil et parce que, dans un second temps, ces personnes n’auraient pas survécu longtemps. De même, si on peut penser, qu’il y a plusieurs siècles, ces scènes se soient produites, elles semblent aujourd’hui inimaginables.

Le délai légal

La première des raisons à cela est le délai légal entre la déclaration du décès et la mise en bière. En France, celle-ci est comprise entre 24 heures minimum et six jours suivant le décès. Ce délai permet donc aux différents professionnels prenant en main le défunt – du médecin qui constate le décès au personnel des pompes funèbres mettant en bière le corps – de constater qu’aucun signe de vie n’a été émis par le disparu.

Une avancée technique et technologique en faveur des médecins

Mais, comme il a été vu précédemment, certaines personnes arrivent à passer entre les mailles du filet. Voici donc des méthodes qui permettraient à l’ensemble des corps médicaux du monde entier de ne pas déclarer une personne morte alors qu’elle présente encore des signes vitaux – même moindres -.


Aujourd’hui, les méthodes du mordillement de l’orteil, de l’aiguille sous l’ongle ou encore du miroir ne sont plus d’actualité pour voir si une personne est vraiment décédée. La technologie a pris le pas sur les techniques d’antan. Désormais, on dispose d’électrocardiographie et d’électrocardioscopie. Ces dernières permettent de mesurer le rythme cardiaque même si celui-ci est très faible.

Se concentrer sur les indicateurs « positifs »

Si des défunts se réveillent après avoir été déclarés décédés c’est que, soit l’équipe médical n’était pas pourvue d’un tel dispositif technique, soit ce sont des indicateurs « négatifs » qui ont été analysés au lieu des signes « positifs ».
Font partie des indicateurs « négatifs » l’absence de pouls, l’absence de respiration, l’abolition de tous réflexes ou bien encore la pâleur de la peau et la dilatation des pupilles. Ces indicateurs sont peu fiables et ne doivent pas être considérés comme des signes de décès.

En effet, les équipes médicales doivent se concentrer sur les indicateurs « positifs ». Ce terme peut paraître difficile à supporter et à assimiler quand il s’agit de décès mais il contient, en réalité, un ensemble de signes indiquant le décès et non l’absence ou la diminution d’activité cérébrale. C’est là que se joue toute la subtilité. Sont compris dans cet ensemble d’indicateurs observables dans les 24 heures suivant le décès :

  •        La rigidité ou le durcissement des muscles. Elle apparaît quelques heures après le décès tout d’abord au niveau de la nuque puis du visage pour finalement atteindre l’ensemble du corps du défunt. Au bout de quelques jours, ce durcissement diminue. Mais s’il n’a pas eu lieu, c’est que la personne n’est pas décédée.
  •       La baisse de température de l’individu. A noter que la peau refroidit beaucoup plus vite que le corps en lui-même. Ce dernier perd environ un degré toutes les heures après le décès clinique.
  •    Les lividités cadavériques. Ces dernières sont certainement les indicateurs les plus fiables et les plus facilement observables. Rougeâtres et violacées, ces tâches apparaissent entre vingt minutes et deux heures après le décès. Elles sont dues à l’arrêt de la circulation sanguine et au videment des vaisseaux sanguins.