Les funérailles d'antan

Les funérailles d'antan Wellcome Library, London. Wellcome Images

Si aujourd'hui l'activité du funéraire se modernise de plus en plus avec l'apparition de nouveaux services proposés aux familles endeuillées, qu'en était-il dans le passé ? A quoi ressemblaient les funérailles d'antan ?

 

Aujourd'hui, de nombreuses entreprises de Pompes Funèbres proposent leurs services funéraires aux familles endeuillées. Il est même possible d'anticiper ses propres obsèques de son vivant en souscrivant à un contrat obsèques qui permettra de faire respecter ses dernières volontés (dans le respect de la loi en vigueur). Mais la vie des funérailles et des pompes funèbres a fortement évolué au cours des siècles. A quoi ressemblaient donc les funérailles d'antan ?

Rendre son dernier souffle à domicile

Alors qu'aujourd'hui il est possible de rédiger son testament à n'importe quel âge et de souscrire à un contrat obsèques à partir de 18 ans, le testament était généralement érigé lorsque la personne était gravement malade. L'ensemble de la succession allait au fils le plus âgé de la fratrie. Le malade recevait, dans ses derniers jours, la visite d'un homme de foi pour lui apporter l'extrême-onction pour libérer son âme de tout péché et ainsi rendre son dernier souffle en paix.

Le moment du recueillement

Recueillement à domicile
Cet alitement pouvait s'expliquer notamment par l'absence d'établissement hospitalier dans les villes et les campagnes (les grandes villes en fussent équipées plus rapidement que les petites communes). Une fois que le dernier souffle avait été rendu, le défunt reposait dans son lit de mort et recevait une toilette. La tradition voulait que, pour vérifier, si la personne était véritablement décédée, on apposait un miroir devant sa bouche pour voir s'il y avait de la buée. Si tel n'était pas le cas, le décès était officiellement prononcé. Pour annoncer à l'ensemble des passants qu'un alitement funèbre était présent dans la maison, un morceau de tissu noir était accroché à la porte d'entrée. Les passants pouvaient venir voir le défunt alité durant ces deux ou trois jours d'exposition de la dépouille. La famille, quant à elle, veillait au corps toute la journée et toute la nuit en se relayant et en accueillant les visiteurs. Les échanges verbaux se faisaient à voix basses lorsqu'on se trouvait dans la chambre du défunt... certaines familles souhaitaient même le silence total.

Le "croque-mort"

Représentation du corque-mort
L'évolution de l'assistant funéraire au fil des années est nettement visible. On a tous en tête le profil de cet homme vêtu d'un chapeau haut de forme et d'une redingote tout en affichant une mine pâle et un visage morne et triste. Cet homme qui sent le formol à plein nez et qui ne présage rien de bon. Il n'y a qu'à penser au personnage de C. Formol dans la bande dessinée Lucky Luke. Ce dernier est à l'affût de tout lorsqu'il y a la présomption d'un décès et est souvent représenté en train de porter un cercueil dans le dos.

Fort heureusement, cette image terne et morbide du "croque-mort" renfermé dans son arrière-boutique en train d'habiller et maquiller les défunts est aujourd'hui désuète. On parle d'assistant funéraire. Ces professionnels du funéraire sont diplômés en suivant une formation bien précise et légale et c'est aujourd'hui le côté humain qui est mis en avant : soutien aux familles, organisations des obsèques dans le respect des dernières volontés, etc.

Le cortège

Cortège funéraire en calèche
Lorsque venait le moment pour la dépouille de quitter le foyer familial, elle était mise dans un cercueil alors que plusieurs prières étaient récitées dans le même temps. La fermeture du cercueil s'effectuait avant son transport jusqu'au lieu de culte par des porteurs - des proches du défunt - si le chemin n'était pas trop long. Sinon, un véhicule funéraire assurait ce trajet - il peut s'agir d'une calèche funèbre ou bien encore d'un véhicule motorisé selon l'époque dans laquelle on se situe -.

Aujourd'hui, les porteurs sont des professionnels employés par des entreprises de Pompes Funèbres. Les porteurs suivent une formation bien précise et doivent être doté d'un certain physique et également avoir le permis de conduire puisque le métier seul de porteur n'existe pas. On parle alors de "chauffeur - porteur - fossoyeur".

Les funérailles

La dépouille reposant dans son cercueil était amenée dans le lieu de culte. La cérémonie religieuse était plus ou moins importante selon le statut social du défunt. Après l'office religieux, le cortège transportait le cercueil au cimetière.

C'est seulement vers la fin du XVIIème siècle que les monuments funéraires que l'on connaît aujourd'hui font leur apparition dans les cimetières. C'est également à cette époque que les cimetières - alors espaces clos près du lieu de culte et gérés par les paroisses - vont être transférés hors de la ville à cause de la montée en puissance de la crédibilité de la science et de la médecine qui présentent ces inhumations comme menaçantes pour l"hygiène.

Le cortège amenait donc la dépouille du défunt reposant dans son cercueil à un endroit bien précis du cimetière. Au cours du XIXème siècle, le cimetière est d'ailleurs devenu un espace organisé avec des carrés, des rangées. Lorsque le cercueil est descendu dans la fosse, de la terre est lancée sur le cercueil puis sur la tombe.

Les entreprises de Pompes Funèbres

Les premières pompes funèbres : avant tout un rôle organisationnel

Depuis la toute première présence d'une civilisation, les défunts étaient "gérés" par des personnes ayant un rôle public. Ces premiers "croque-mort" - même si ce rôle n'existait pas encore à l'époque - avaient pour rôle d'inhumer les défunts. Il y a de nombreux siècles, le cercueil n'existait pas et ainsi les gens du peuple étaient inhumés dans des fosses communes alors que les plus riches étaient momifiés, embaumés, inhumés dans un cercueil (notamment à partir de l'époque de l'Empire Romain) ou bien encore incinérés avec une faste cérémonie. Un peu avant le XIIIème siècle, les religieux ont commencé à organiser les obsèques d'une grande partie du peuple. On a seulement commencé à parler de pompes funèbres vers le XVIIème siècle lorsque de grandes mises en scène étaient organisées lors des obsèques des hauts dignitaires.

Le début des pompes funèbres indépendantes

Dans la seconde partie du XIXème siècle, les pompes funèbres ont commencé à appartenir aux communes. Ainsi, c'était la commune qui gérait les défunts après que l’Église s'est vu ôter l'organisation des obsèques notamment avec la montée de la laïcisation du pays. Dans la première partie du XXème siècle les premières entreprises de pompes funèbres privées sont apparues. Celles-ci ont commencé à devenir une branche indépendante des professionnels de la tapisserie et de la menuiserie qui avaient également comme tâches d'organiser des funérailles.

Encore aujourd'hui, un service funéraire peut exister dans les mairies mais ce sont principalement vers des entreprises de pompes funèbres privées que l'ensemble des personnes se tourne pour organiser des obsèques.

La modernisation des pompes funèbres

Elles ont d'ailleurs changé de visage au cours de ces dernières années. Alors qu'auparavant on voyait en vitrine des objets liés au funéraire (plaques, cercueils, etc.), aujourd'hui, ces boutiques peuvent plus facilement être assimilées à des établissements d'accueil avec des bureaux derrière lesquels des assistants funéraires accueillent les familles endeuillées ou bien encore les personnes souhaitant organiser, de leur vivant, leurs obsèques. L'arrière-boutique contient, elle, les objets funéraires.

Cette modernité, c'est l'ensemble des professions du funéraire qui cherche à l'acquérir. Qu'il s'agisse du profil des professionnels ou bien encore des entreprises de pompes funèbres, c'est l'ensemble du métier qui a été bouleversé. Les opérateurs funéraires proposent de nombreux services innovants aux familles endeuillées comme la dispersion des cendres dans la stratosphère, la diffusion en direct des funérailles sur internet, des urnes cinéraires et cercueils personnalisés à l'image du défunt, etc.

Prévoir pour mieux rassurer ses proches

Lorsqu'on se rend dans la boutique d'un opérateur funéraire, on peut également y souscrire un contrat de prévoyance obsèques. L'objectif principal ici est d'épargner régulièrement de l'argent pour éviter que la famille se retrouve dans une mauvaise posture financière et psychologique - concernant les dernières volontés - lorsque survient son propre décès. La souscription à un contrat de prévoyance obsèques chez un opérateur funéraire est de loin le meilleur moyen de s'assurer que ses dernières volontés seront respectées et que sa famille ne se retrouve pas dans une position stressante et angoissante en pleine situation de deuil et de tristesse.

 


 

Crédits Photos :
  • Visuel de l'article et 1ère image : "Cérémonies funèbres domestiques chez les Anglois" / L0006640 Funeral Scene / Bernard Picart Published: 1737 / Credit: Wellcome Library, London. Wellcome Images
  • Visuel du croque-mort : "The Undertaker and the Quack" par  Arallyn! sur Flickr 
  • Visuel du cortège funèbre : "Black Hearse and Pair of Fresian Horses" par Amanda Slater sur Flickr