Découvrez les cimetières du futur

Certaines de ces grandes villes ont déjà débuté des projets tous plus farfelus les uns que les autres. Certains sont prêts à voir le jour dans un futur proche, d'autres ont déjà été ouverts et les derniers risquent de rester qu'à l'état embryonnaire. Mais peu importe l'état de ces projets, il semblerait que l'on s'oriente vers de nouveaux types de cimetières. A quoi ressembleront-t-ils ? Est-ce qu'ils vont tout simplement être étendus ou prendront-ils d'autres formes ? Existent-ils des moyens pour limiter ce manque de place ?

Les chiffres et autres analyses démographiques nous le prouvent : notre population est en pleine croissance depuis de nombreuses années. A l'an 1000, les données prétendent que la population mondiale était comprise entre 254 et 345 millions d'individus. Ce chiffre n'a pas cessé d'augmenter pour atteindre le palier du milliard d'individus au début du XIX^ème siècle. Selon le rapport des Nations Unies « Perspectives de la population mondiale : révision de 2012 », la population mondiale est prévue, devrait atteindre les atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9,6 milliards en 2050.

Ces données sont importantes car elles reflètent inéluctablement la problématique du vieillissement de la population et de la croissance du nombre de défunts au fil des années. La question est donc la suivante : comment les cimetières vont éviter d'être bondés sachant que les terrains disponibles se font rares ? Les entrepreneurs semblent pointer du doigt plusieurs solutions ; certaines se trouvant en direction du ciel, d'autres vers la terre. Certains même imaginent un cimetière... flottant.

L'idée la plus simple : l'extension du terrain ou la translation du cimetière

L'extension du terrain et la translation du cimetière sont peut-être les premières idées nous venant à l'esprit lorsqu'on évoque le manque de place dans cet espace consacré aux défunts mais elles ne sont pas les plus faciles à mettre en place.

Effectivement, ce projet doit être validé tout en respectant certaines normes. Et il semblerait que l'extension du terrain soit une chose beaucoup plus facile à mettre en place dans des petites communes. "Les communes de plus de 2 000 habitants doivent respecter des normes plus contraignantes que les villages. Ces communes doivent impérativement passer par une enquête publique avant de réaliser les travaux" a expliqué Hervé Fosse, travaillant à la Préfecture de la Somme, au Courrier Picard dans un article consacré à ce sujet du manque de place dans les cimetières.

Dans les grandes villes, l'extension du terrain et la translation du cimetière posent des problèmes de plus grand ordre puisque ces villes souvent bondées ne peuvent pas être sujettes à ces projets. Si de tels projets prennent vie, il faut qu'ils respectent des normes concernant les risques sanitaires mais également la vie et l'intérêt des riverains.

Cimetières verticaux : les tombes prennent de la hauteur

Le problème s'était posé il y a de nombreuses années concernant la population des vivants. Alors que cette dernière augmente, un des grands projets de l'urbanisme était de pouvoir proposer des hébergements à tout le monde. C'est alors que les immeubles ont été pensés. Et il semblerait que pour les défunts, ce même projet commence à voir le jour.

Ces cimetières verticaux ont l'apparence de véritables gratte-ciel. Pour apercevoir la plus grande de ces tours mortuaires actuellement ouverte, il faut se rendre au Brésil et plus précisément à Santo. Les 32 étages de cette tour peuvent avoir une capacité de 180 000 personnes. A Tel-Aviv, en Israël, un projet de ce même type a été bâti. Ce sont alors 250 000 tombes qui sont abritées par cette tour.

Et c'est aux quatre coins du globe que ce type de projet voit le jour. En Inde, un projet multiconfessionnel a été présenté à la ville de Mumbai. La "Moksha Tower" pourra accueillir des défunts de diverses confessions (hindouiste, musulmane et chrétienne). A Mexico, au Mexique, c'est une "Tour de la Mort" qui, normalement, devra voir le jour prochainement. Cette dernière se différencie des autre car la nécropole verticale sera associée à un cimetière souterrain de plus de 200 mètres de profondeur.

Au Japon, les cimetières verticaux sont très répandus. Certains sont même dotés d'une technologie très pointilleuse. Les familles se déplacent entre les différentes urnes (la crémation est majoritaire sur l'île nippone) grâce à un tapis roulant et les urnes sont amenées aux "visiteurs" via des données informatiques. En Australie, l'objectif était de préserver l'environnement et de réduire les coûts des enterrements par le biais de la tour située à Derrinallum. Les défunts y sont enterrés debout et sans cercueil.

Concernant la France, aucun de ces projets n'a encore vu le jour. Et ce malgré une proposition d'un groupe de designers qui, en 2011, ont présenté un projet de cimetière vertical à Paris. Mais ce projet n'a pas connu de suite. Il faut dire que la construction de cette tour avait été proposée près de la Tour Eiffel !

Cimetières souterrains : le retour des catacombes

La place dans les cimetières est aujourd'hui extrêmement rare. Si celle-ci peut être étendue ou se dresser vers les cieux, elle peut également se trouver sous terre. En Israël, de nombreuses entreprises de pompes funèbres proposent aux familles endeuillées de creuser des chambres souterraines afin de construire des tunnels funéraires.

Ce sont alors des extensions souterraines à certains cimetières qui sont proposées mais également de nouvelles séries de catacombes.

Cette technique est fortement inspirée d'une tradition juive. Ces tombes souterraines sont donc présentes dans une chambre souterraine longue de plusieurs mètres dans laquelle la lumière du soleil peut toutefois entrer. Les tombes sont superposées les unes sur les autres à l'image d'un columbarium.

Cimetières marins : les défunts lèvent les voiles

Mais c'est certainement à Hong Kong que le type de cimetière le plus révolutionnaire a été proposé. Il s'agit du "Floating Eternity" ("L'Eternité Flottante"). Ce n'est pas dans les airs que ce projet pourra voir le jour mais sur l'eau.

Proposé par un studio d'architectes, ce projet a été élaboré pour répondre au même besoin que ceux précédemment cités : le manque de places dans les cimetières terrestres. Pour appuyer son projet, le studio explique sur son site internet qu'au fil des décennies plusieurs prijets ont vu le jour. On a alors vu dans les années 1940 des cimetières terrestres ordinaires, des cimetières construits sur les collines dans les années 1960 et des cimetières verticaux dans les années 1980.

Mais le manque de places n'a pas cessé de croître au fil de ces années. L'option maritime a donc été trouvée par ce studio. "Floating Eternity" sera donc principalement composé de columbariums - le chiffre de 370 000 a été annoncé -.

De plus, ce cimetière marin ne serait pas fixe. Selon les explications données sur le site de ce projet, il s'agirait d'une sorte d'immense embarcation qui pourrait naviguer entre les différents points d'accostage de Hong Kong pour que tous les habitant puissent avoir l'occasion de venir visiter leurs proches décédés.

Crédits images :

• Crédits graphique : Nations Unies, Projections de population 2013 ; 1800-1950 : estimations US Census Bureau / Wikimedia par Jpjanuel
• Crédits "Moksha Tower" : Council on Tall Buildings and Urban Habitat
• Crédits chambre souterraine : Capture écran "Jewish burial in multi-level graves Kiryat Shaul Cemetery, Israel" par Zahi Shaked. Israeli tour guide / YouTube
• Crédits images "Floating Eternity" : "Offshore Cemetery" par BREAD Studio