Toilette mortuaire : en quoi cela consiste

La toilette mortuaire a été, depuis la nuit des temps, perpétrée pour laver le corps du défunt et lui donner toute dignité avant le dernier voyage. Rituel ancestral, appréhendés de diverses manières selon les religions, cet acte est généralement effectué par le personnel soignant. En quoi consiste-t-il et comment est-il défini selon les rituels funéraires.

La toilette mortuaire, première étape du deuil

La toilette mortuaire est la première étape du deuil de la famille. En effet, elle consiste à donner une apparence digne, soignée et la plus agréable qui soit et la plus supportable possible du défunt afin que cette dernière image de l’être disparu soit respectueuse et fidèle à sa personnalité.

Elle permet également ainsi d’appréhender aussi sereinement qu’il se doit le deuil ou du moins d’en amorcer le travail. Il n’est pas rare que les soins apportés, notamment sur l’apparence reposée du défunt, par le personnel soignant de l’hôpital suscitent des réactions comme : « Il est bien, comme çà », « Ils l’ont fait beau » ... témoignant du respect d’un protocole.

Un protocole funéraire à suivre

La toilette mortuaire, qui n’a rien à voir avec les soins de conservation du corps du défunt, vise à soigner l’apparence du défunt. Prodiguées généralement par une infirmière et une aide-soignante dans un premier temps avant d’être confié aux personnes compétentes de la chambre mortuaire ou de la chambre funéraire, les soins consistent à laver à l’eau et au savon le corps du défunt et à enlever les stigmates d’une éventuelle maladie ou traitements. Le but est de rendre au défunt sa dignité et lui donnant un aspect aussi proche de ce qu’il représentait de son vivant.

Ainsi, les différents matériels hospitaliers (perfusions…) nécessaires à le soigner ou à atténuer ses souffrances de son vivant sont retirés. De même, les éléments dits invasifs comme les lunettes ou prothèses auditives par exemple sont également enlevés. Les vêtements utilisés durant l’hospitalisation sont mis de côté. Avant de procéder à cet ultime toilette mortuaire, il est souvent demandé à la famille ou aux proches la tenue qu’elle souhaite voir porter par le défunt.

Enfin, le personnel soignant débute les soins en commençant par fermer les yeux du défunt, à moins qu’un membre de la famille souhaite le faire lors des derniers instants de la toilette mortuaire. Le cas échéant il renouvèle les pansements qui recouvre les plaies qui pourraient exister. Les orifices naturels sont obstrués avec du coton. Pour finir, le corps est lavé au savon et à l’eau avant d’être habillé et coiffé comme il se doit.

Un rite funéraire selon les religions

Dans l’Islam, le Judaïsme et l’Hindouisme, la toilette funéraire fait partie d’un rituel funéraire propre à chaque religion. Dans les autres religions comme le catholicisme, le bouddhisme, le protestantisme ou la religion orthodoxe, aucune toilette rituelle particulière n’est préconisée.

Dans la religion islamique, la toilette rituelle est un rite très important. Elle doit être pratiquée par les membres de la communauté religieuse, par des croyants pratiquants ou par des membres de la famille. Plus précisément, ce sont des personnes du même sexe que le défunt qui doivent procéder au lavage de son corps. Néanmoins, le mari a le droit de laver le corps de sa femme et inversement. À trois reprises le corps est lavé et parfumé selon un rituel relativement complexe. Les yeux sont ensuite fermés, les pieds liés et le corps enveloppé d’un linceul blanc sans couture afin d’être tourné en direction de La Mecque.

Dans le judaïsme, la toilette rituelle est rite obligatoire de purification appelée Tahara. Elle est prodiguée par des hommes lorsque le défunt s’avère être un homme et par des femmes pour laver une défunte. Les membres de la confrérie traditionnelle Hevra Qaddicha (Kaddisha), choisi(e)s en raison de leur dévouement et de leur piété, sont en charge de la toilette des morts. La toilette ou la réhitsa est alors soumise à un rituel extrêmement précis. Elle doit être très complète afin de débarrasser le corps de toutes impuretés ou souillures, des fluides corporels. La purification s’effectue par immersion et aspersion d’eau sur le corps du défunt. Les personnes ayant pratiqué la toilette rituelle effectueront la mise en bière.

Dans l’hindouisme, la toilette funéraire incombe à la famille qui est en charge de préparer le corps selon les traditions. Le corps du défunt est ainsi préparé afin d’être lavé. Il est ensuite baigné dans de l’eau parfumée. Enduite d’onguent, concocté généralement à base de beurre clarifié, la dépouille est enfin recouverte d’un linceul blanc, symbole de pureté de l’âme.

 


Crédits Photo :

Image extraite du reportage "L'antichambre de la mort" sur le site de "slow-info", le Quatre-heures : https://lequatreheures.com/episodes/dans-l-antichambre-de-la-mort/